Les Etats-Unis réaffirment clairement leurs conditions de coopération économique avec le Guatemala

Le 17 décembre dernier, les Etats-Unis promulguaient la « Loi d’affectation budgétaire » pour 2015, qui conditionne l’aide financière et militaire au Guatemala. Le décret précédant obligeait l’État du Guatemala à dédommager les 33 communautés affectées par la construction de l’hydroélectrique Chixoy, qui a provoqué 5 massacres entre 1980 et 1982, et le déplacement forcé de plus de 11000 personnes. A cet effet, le 6 novembre 2014 fut signé l’Accord Gouvernemental 378-2014 prévoyant la réparation des victimes et reconnaissant les dommages causés par le plus important barrage du pays. Lors du lancement de ce plan de réparation, à Rabinal, le Président Otto Pérez Molina présenta des « excuses publiques au nom de l’État du Guatemala pour les violations des droits humains commises à l’encontre des 33 communautés ». Au-delà de l’avancée que représente la signature de cet accord, l’enjeu principal aujourd’hui reste sa mise en œuvre, une des conditions de la nouvelle loi-budget.
Les États-Unis ont posé comme condition le jugement des militaires pouvant s’être rendus coupables de violations des droits humains pendant le conflit armé. Le gouvernement guatémaltèque doit faciliter les procès, en fournissant notamment tous les documents ou archives de l’Armée en lien avec de possibles violations.
Enfin la troisième condition consiste en une diminution de la participation de l’armée dans la sécurité intérieure du pays, allant jusqu’au retrait total des militaires dans les tâches de sécurité publique.

En réaction, Otto Pérez Molina déplora le fait que les États-Unis ne semblent pas reconnaître les « avancées réelles » du Guatemala. Il ajouta « Nous avançons sans la nécessité que les États-Unis nous disent ce que nous devons faire, nous avons pleine souveraineté pour prendre nos décisions », et s’agissant des procès relatifs aux crimes du passé, il indiqua « Au Guatemala, ce n’est pas l’Ambassade des États-Unis qui commande. Ici, ce sont les institutions qui commandent : c’est aux Cours, aux Tribunaux qu’il appartient de décider ».

Quelques jours après, le Président changea de discours en disant que cette loi était favorable au Guatemala car elle reconnaissait « les avancées du Gouvernement ». Il exprima par ailleurs le désir d’améliorer et de renforcer la coopération entre les deux pays.

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