Le cas de Crisanta Peréz

Le 1er février dernier a eu lieu l’arrestation puis la libération de Crisanta Peréz, leader du mouvement de résistance contre la mine à San Miguel Ixtahuacán.

Crisanta Peréz

Rappelons que Crisanta Peréz est actuellement sous le coup de deux mandats d’arrêt pour deux cas de résistance à l’activité minière : la coupure volontaire du courant électrique dans l’entreprise et les événements de protestation de la communauté de Saqmuj en juin dernier : une voiture avait alors été incendiée, et Crisanta est devenue la coupable toute désignée pour l’entreprise Montana SA (filiale de Goldcorp), qui essaie de discréditer et de délégitimer l’opposition au projet Marlin.

Le 1er février, suite à une dispute familiale au sujet de l’héritage de terres, le frère de Crisanta décide d’appeler la police pour l’arrêter pour « violence intrafamiliale ». Une fois sur place, la police hésite, ne disposant pas de mandat d’arrêt sur le moment. Devant l’insistance du frère, les agents finissent par emmener Crisanta au poste de police de San Miguel, elle et son bébé auquel elle a donné naissance quelque trois semaines plus tôt (ce qui rend l’arrestation illégale). C’est là-bas que la rejoindra une compagne, alertée par des habitants de Agel, la communauté de Crisanta.

N’ayant toujours pas présenté de mandat d’arrêt, mais après avoir parlé au juge et admis que le mandat d’arrêt utilisé était celui de Montana SA, les policiers décident de l’emmener à San Marcos. La compagne insiste fortement auprès de la police pour l’accompagner.

Selon les témoignages, la police emprunte alors un chemin peu commun pour se rendre à San Marcos, ce qui inquiète les deux femmes. Cependant, l’une parvient à prévenir les habitants de la communauté de Las Escobas, qui se trouve sur la route. Arrivés à Las Escobas, le pick-up de la police se voit bloqué par plus de 800 personnes qui réclament la libération de Crisanta Peréz. Devant le nombre, les policiers libèrent Crisanta, que les habitants emmènent alors à l’Église. Les policiers, quant à eux, seront retenus cinq heures dans la mairie indigène, durant lesquelles sera signé un acte communautaire empêchant la police d’entrer à Las Escobas et de poursuivre les personnes qui s’opposent à la mine.

Aaujourd’hui, Crisanta est à nouveau libre mais peut à tout moment être arrêtée sur les charges présentées contre elle par Montana SA !

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