Une victoire contre la criminalisation des défenseur-es !

Les deux volontaires de PBI-Guatemala, accompagnés de leur avocat. Photo de Prensa libre
Prensa Libre

Le 26 juin dernier, deux accompagnateurs internationaux de PBI-Guatemala ont été convoqués par la Sous-direction des Affaires Étrangères de la Direction Générale de Migration (DGM), Ministère de l’intérieur, au sujet de leur résidence temporaire. Lorsqu’ils s’y sont rendus, accompagnés de la représentante légale de PBI-Guatemala et d’un avocat, ils ont été informés que leur résidence temporaire était annulée et qu’ils avaient 10 jours pour quitter le pays. Malgré l’absence de preuve concrète en ce sens, cette décision était justifiée, entre autres, par leur supposée participation, par des jets de pierre sur les forces de l’ordre, aux manifestations qui se sont tenues lors de l’expulsion violente de la résistance pacifique de La Puya le 23 mai 2014. Ces deux volontaires étaient certes présents sur les lieux, mais bien en tant qu’observateurs internationaux. Ils ont également été accusés d’être en situation irrégulière lors de ces événements. Or, malgré les contrôles de police effectués sur place, la Direction Générale de la Migration, présente sur les lieux, n’a pas jugé opportun de les interpeller au moment des faits.

Dans les semaines qui ont suivi ces événements violents, les organisations internationales et les « étrangers » ont été victimes de campagnes de diffamation de la part des médias guatémaltèques. Ce fait n’est pas isolé et se situe dans une certaine continuité ; les accompagnateurs internationaux sont souvent victimes de menaces d’expulsions de ce genre. En effet, en septembre 2013, le Ministre de l’Intérieur guatémaltèque avait directement pointé du doigt le supposé rôle des observateurs internationaux dans les événements de Barillas dont nous nous sommes déjà fait l’écho. Souvent accusés d’être les instigateurs de la conflictivité sociale dans le pays, ils n’ont dans les faits qu’un rôle d’observateur neutre et sont chargés de signaler et documenter de manière impartiale d’éventuelles situations de violations des droits.

La précarisation du statut des accompagnateurs ne fait que renforcer l’isolement des défenseur-es des droits humains dans un contexte de criminalisation élevée, alors même que l’accompagnement participe à la protection d’un espace de résolution non violente des conflits. Pourtant, grâce à une importante mobilisation internationale, le gouvernement guatémaltèque est revenu sur sa décision et les deux accompagnateurs ne seront pas expulsés. Le Ministre de l’Intérieur a par ailleurs présenté ses excuses à PBI pour ce « malentendu ». Nous vous avions fait part, par les réseaux sociaux, de notre grande préoccupation et c’est avec un immense soulagement que nous avons appris cette très bonne nouvelle. Nous nous joignons à PBI afin de remercier l’ensemble des personnes qui se sont mobilisées contre cette injustice car, sans le soutien de la communauté internationale, cette victoire contre la criminalisation en hausse dans la région n’aurait pas été possible. Toutefois, nous devons rester extrêmement vigilants car les violences, physiques, ou psychologiques, subies par les défenseur-es des droits humains sont en hausse constante et l’impunité ne cesse d’avancer sur l’ensemble de la région.

Alerte Urgente—Honduras

Le 3 juillet dernier, les prêtres César Augusto Espinoza Muñoz et Abel Carbajal, de la paroisse Arizona dans l’Atlántida, et 3 accompagnateurs suisses et français du Projet d’Accompagnement International au Honduras (PROAH) ont été victimes d’une attaque armée, puis enlevés. Nous sommes extrêmement inquiets face à l’aggravation de la situation des défenseur-es des droits humains en Amérique Centrale et apportons tout notre soutien à PROAH.

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