Romeo Tecu, Association Justice et Réconciliation (AJR)
Le système d’accompagnement international au Guatemala a renforcé les communautés. Avant, les personnes se sentaient seules, mais à partir du moment où les accompagnateurs sont arrivés au sein des communautés, les victimes se sont senties soutenues.
L’accompagnement leur apporte, en ce sens, un soutien psychosocial.
Maria Guadalupe García, Organisation de femmes anciennes-réfugiées au Mexique Mamá Maquín
Pour notre organisation, le travail du Collectif Guatemala est réellement très important, pour plusieurs raisons :
- votre solidarité avec les communautés en lutte pour le respect de leurs droits qui sont constamment violés et avec celles détruites durant le conflit armé et qui sont encore en processus de reconstruction ;
- votre accompagnement des communautés en lutte pour la défense de la vie et du territoire. Celles comme Mamá Maquín qui ont souffert des menaces pour exiger des informations sur les mégaprojets comme celui de la « Frange transversale du nord ».
Nous nous sentons soutenues. En même temps votre accompagnement a un sens politique, à travers la divulgation et la dénonciation des attaques des gouvernements et des transnationales contre les communautés qui ont refusé les projets portant atteinte à la dignité et l’identité des peuples. Vous contribuez aussi avec vos activités de sensibilisation dans vos pays et auprès des autorités, à faire connaître les peuples qui luttent pour la défense de la vie.
Les ateliers vidéo, que le Collectif a mis en place, ont contribué au renforcement des capacités de nos organisations et de la jeunesse pour créer leurs propres matériels audiovisuels pour pouvoir divulguer ce qui se passe dans la région. Le soutien que donne le Collectif au peuple du Guatemala est intéressant et précieux. L’organisation de tournée de défenseurs permet de faire connaître de vive voix les acteurs et actrices de la lutte en défense du territoire. Ça nous permet également d’être en contact avec le peuple français pour partager nos expériences mais également lui faire connaitre notre cosmovision, comment nous comprenons la terre et le territoire. Ce partage fait de notre lutte votre lutte, et dans un avenir proche nous globaliserons notre lutte, depuis Mamá Maquín nous remer-cions toutes les personnes qui font fonctionner le Collectif Guatemala.
Nicolás Oxlaj, Association Pro-Justice Nueva Linda (pendant le discours sur les nouvelles terres à Santa Rosa, décembre 2011)
Les personnes d’ACOGUATE et du Collectif nous ont accompagnés moralement et nous avons lutté ensemble, nous les remercions de ne jamais nous avoir délaissés. Ils venaient dormir à nos côtés, dans les champas. Ils ont partagé les souffrances de Nueva Linda. Combien de risques à cause du passage des camions de canne à sucre et des véhicules qui passaient en continu ! J’en suis reconnaissant, parce que la lutte est une chaîne, de cela nous avons reçu de la force.
Mariano Calel, Association Pro-Justice Nueva Linda
Nous sommes enchantés d’avoir eu l’opportunité de participer à une tournée avec le Collectif et des nouveaux contacts qui s’en suivirent. Aujourd’hui nous continuons de parler de justice et gardons l’espoir de l’obtenir un jour. Nous sommes heureux de vous savoir encore avec nous*.
Avant que ne commence l’accompagnement, nous souffrions de la répression des finqueros, de leur personnel de sécurité privée, de la police, de tous ceux qui étaient là-bas. Quand vous avez commencé à être avec nous, les choses changèrent, nous étions alors plus tranquilles et la répression a commencé à se calmer. Leur idée était de détruire notre mouvement, ils voulaient en finir avec nous - les dirigeants de l’association -, désintégrer notre organisation, pour que celle-ci perde sa force. Mais lorsqu’ils ont vu que vous vous intéressiez beaucoup à nous, et que vous dormiez même là avec nous, dans « l’Hôtel Pro-Justicia ». Ca nous a donné de la force. Nous en sommes très reconnaissants.
* En décembre 2011, les personnes de Nueva Linda revendiquant justice au bord de la route, km.207 en direction de Champerico, ont détruit le campement qu’elles occupaient depuis 2004, après l’obtention de terres dans le département de Santa Rosa. A partir de cette date, s’est terminé l’accompagnement international d’ACOGUATE (pour un suivi ponctuel) mais le CG maintient son partenariat et le contact avec le groupe. Voir Solidarité Guatemala n°197.
Edwin Canil, Centre pour l’action légale en droits humains (CALDH)
L’accompagnement international n’est à mon avis pas uniquement un soutien ou une façon de dissuader les menaces ou attaques des défenseurs de droits humains, mais c’est aussi une obligation humanitaire que de nous soutenir et d’accompagner des défenseurs de droits humains qui tentent de par leur travail de faire respecter ces droits au Guatemala.