Goldcorp, transnationale canadienne déployant ses activités d’extraction de métal précieux dans de nombreux pays d’Amérique centrale, se targue d’avoir été élue pour la cinquième année consécutive « première entreprise socialement responsable au Mexique ». Le Tribunal Populaire International de la Santé qui a eu lieu à San Miguel Ixtahuacán , les 14 et 15 juillet derniers, a un tout autre point de vue. L’instance symbolique composée de 13 « juges » nationaux et internationaux spécialisés dans le droit à la santé, l’environnement ou les droits humains a reçu les représentants de plusieurs départements du Guatemala mais également du Mexique et du Honduras.
L’objectif du tribunal était de rassembler, d’écouter, d’analyser et de juger les différents impacts de l’activité d’extraction minière ainsi que le comportement de la deuxième multinationale aurifère au monde vis-à-vis des populations voisines de ses exploitations. Les témoignages se sont succédé sur les exploitations minières de Los Filos, San Martin et Marlin situées respectivement au Mexique, au Honduras et au Guatemala, évoquant les conséquences sur la santé et l’environnement mais aussi les divers aspects sociaux, politiques et économiques qui affectent les communautés.
Le Tribunal a condamné Goldcorp pour ses activités dans ces trois pays car en plus de ne pas respecter le droit à un environnement sain, l’entreprise a floué le droit à la libre détermination des peuples. Il a condamné les Etats d’où viennent les dénonciations d’être complices de l’entreprise et d’être responsable de la non protection des populations affectées. Et enfin il a condamné l’Etat canadien pour son soutien aux investissements irresponsables en Amérique centrale.
Si ce verdict n’a pas de force contraignante, le TPIS étant une instance symbolique, il n’est pas négligeable pour les futures actions militantes. Il vient crédibiliser et alimenter les futures dénonciations.