Après le rapport du Collectif Guatemala sur l’entreprise pétrolière franco-britannique Perenco, deux autres rapports ont été publiés à ce sujet : l’un sur la situation au Pérou (CooperAcción) et l’autre sur la présence de Perenco en République Démocratique du Congo (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement). À leur lecture, on ne peut que constater les similitudes avec le cas guatémaltèque. Corruption, trafic d’influences, violations aux droits humains... le tout bien dissimulé derrière une communication sur sa RSE et les bienfaits de l’activité pétrolière pour les populations autochtones.
Fait intéressant : le site de Perenco sur son activité au Guatemala jouit désormais d’une section « FAQ » ou « Questions fréquemment posées », sur la situation dans la Laguna del Tigre. À la question de savoir si Perenco a quelque chose à voir avec les dommages causés au Parc naturel, la réponse tombe : « Nous reconnaissons la gravité des problèmes auxquels fait face le Parc, comme [ceux causés] par des communautés de migrants illégaux. Cependant, ils ne sont pas liés aux activités de Perenco. »
Alors que Perenco Guatemala Ltd signait en 2012 l’Initiative de Transparence pour l’Industrie Extractive, s’engageant notamment à la publication de ses comptes, les dégâts causés par son activité continuent. Le 15 novembre dernier, près de la communauté de Laguna Vista Hermosa, une fuite d’eaux acides a été constatée par les habitants. Ces derniers ont fait savoir dans un communiqué qu’une partie de la végétation située près du point de fuite a brûlé et qu’une infiltration d’acide chlorhydrique s’est produite dans la nappe phréatique. Une fois de plus, les habitants de la Laguna del Tigre réclament le départ de Perenco et de l’armée.
Le combat n’est donc pas fini et c’est pourquoi le Collectif Guatemala a soutenu la pétition de l’organisation Sauvons la Forêt pour contester le contrat renouvelé à Perenco. La pétition, remise récemment, a réuni plus de 60 000 signatures. Un bon résultat pour une cause auparavant méconnue, et surtout un beau soutien pour les communautés du Petén qui vivent quotidiennement ces violations à leurs droits.
Pour plus d’informations : rapports du CCFD sur la RDC et de CooperAcción sur le Pérou.