Depuis plusieurs semaines, la société civile et les médias suivent de près la sélection du nouveau Procureur général qui devrait prendre son poste le 19 mai, pour une durée de quatre ans. A l’heure de ces lignes, 6 candidats sur 29 ont été retenus par la commission chargée de cette élection durant la dernière phase du processus de sélection. Cependant, cette dernière étape a été fortement critiquée pour son manque de transparence sur les critères de sélection, ainsi que sur les doutes mis en évidence par la Convergence pour les droits de l’homme (regroupement de 7 organisations guatémaltèques) et l’OACNUDH (Bureau du Haut commissaire des Nations unies pour les droits de l’Homme) quant à l’impartialité et la respectabilité des candidats retenus. Plusieurs recours ont été présentés afin d’annuler la dernière étape, voire le processus dans son intégralité. Le recours de la députée Nineth Montenegro, très active dans la lutte pour la transparence de ce processus, a été accepté mais est en cours de discussion à la Cour Constitutionnelle. Si le recours de la députée est confirmé, le choix parmi les 29 derniers candidats devrait être rediscuté publiquement. L’OACNUDH, dans son communiqué du 23 avril 2010, rappelle l’importance de réaliser les processus d’élection des fonctionnaires publics, et particulièrement du système judiciaire, selon les normes internationales en la matière, en respectant des critères objectifs dans la discussion et l’évaluation des candidats. La Commission internationale de juristes considère que « cette élection a lieu dans un contexte complexe au Guatemala, où ont été signalés des cas concrets de haut niveau d’impunité et de corruption dans le pays, raisons pour lesquelles il est indispensable d’observer cette élection et de soutenir les efforts de la société civile pour nommer un Procureur général capable, respectable et indépendant ». Quant à la CICIG (Commission internationale contre l’impunité au Guatemala), elle accompagne le processus et émet des recommandations à la commission chargée de cette élection afin de parvenir à la sélection des meilleurs professionnels de haut rang pour le système judiciaire.