Merci !

En 2014, je cherchais depuis 3 ans un poste dans la solidarité internationale. Après avoir vécu au Venezuela, travaillé auprès des populations défavorisées à Bogota, dédié mes études à l’Amérique latine, tout m’attirait vers ce sous-continent qui a volé une partie de mon cœur.

Puis, tout s’accélère, ma vie change du jour au lendemain, 6 personnes me font confiance et me donnent les clés du Collectif Guatemala. Louise, Martin, Vanessa ; puis Alain, Isabelle et Nicolas. Je quitte la ville de Tours où je m’étais réfugiée pour fuir l’onéreuse vie parisienne, je me remets au travail, avec assiduité, et peu d’heures de sommeil. On m’a donné ma chance, je ne dois pas décevoir !

C’est là qu’une histoire d’amour est née. Bien plus : je me suis trouvée. Vous savez, un de ces matins où, vous regardant dans la glace, vous ne rougissez pas, vous vous sentez à votre place. J’ai d’abord découvert le Guatemala, de loin, par des articles, des rapports, des échanges… Et waw ! Aucun autre mot ne me vient. J’ai ensuite découvert le quotidien de la coordination des activités au Collectif depuis le siège : rechercher des fonds, établir des partenariats, réaliser des outils de communication, animer un réseau de bénévoles, définir des stratégies de travail, élaborer une campagne de plaidoyer, recruter et former des volontaires, les accompagner vers leur mission, les soutenir à leur retour…

Puis il y a eu ACOGUATE, si compliqué à comprendre de l’extérieur ! Alors, j’ai intégré le Comité Ressources Humaines du projet, chargé d’appuyer la coordination, d’apporter un soutien moral à ces femmes qui font vivre le projet sur place, de faire le lien avec les comités. Cela m’a permis de comprendre de l’intérieur ce qu’il se passe sur le terrain, d’acquérir une légitimité qui me manquait auprès des accompagnateurs (moi, je dis « mes accos », parce que j’aime bien les materner).

Mais cela a avant tout été des rencontres, des moments hors du temps. Je ne pourrais pas citer toutes les personnes qui ont marqué mon année à vos côtés, mais certaines ont été plus fortes que d’autres, et m’ont ouvert à de nouveaux mondes en me laissant côtoyer l’univers intime de chacun d’entre vous.

Je souhaite remercier Vanessa, qui par sa présence quotidienne a permis que je prenne mon poste en main. Mais également Marilyne, Louise, Nicolas, Isabelle, Alain, Christine, qui ont été là pour mes premiers pas et qui m’ont tenu la main après m’avoir fait confiance quand je perdais l’espoir d’atteindre un jour mon objectif : prendre du plaisir dans mon travail. Ensuite, la nouvelle vague d’accos revenus du terrain : Laure, Thibaud, Pauline, qui sont tous devenus des amis. Qui, chacun, m’ont impressionnée par leur force intérieure, par leur engagement profond dans tout ce qu’ils entreprennent, par l’amitié sincère qu’ils m’ont témoignée. Et Amandine ! Ma collègue de terrain, mon amie, distante de milliers de kilomètres. Une personne avec laquelle j’ai appris à travailler en équipe, et quelle équipe ! Je pense sincèrement qu’on a fait du bon boulot ensemble.

Et puis, tous les autres. Carmen Samayoa, que j’ai eu la chance d’interviewer. Quelle femme ! Une danseuse, en exil depuis trop d’années, riche d’une philosophie humaniste rare, féministe engagée dans la lutte pour l’égalité et la liberté. Une de ces personnes qui nous font avancer dans la façon dont on conçoit notre propre vie. Carmen, comme une petite voix qui me rappelle de ne jamais baisser les bras et de ne jamais oublier la part de sacré qui réside en chaque femme.

Et enfin (mais la liste ne saurait être exhaustive et la place manque pour raconter un an de vie), les défenseur-es du Petén. J’ai enfin pu approcher ces personnes pour lesquelles je me lève chaque matin. Eduviges, Raul, Ruben. Les échanges que j’ai eus avec ces trois personnes resteront comme une empreinte dans mon coeur. J’ai pu m’abreuver de la force d’âme de ces gens qui vivent dans une lutte perpétuelle pour avoir droit à la dignité. Je me suis sentie une enfant face à eux, et ils m’ont pourtant remerciée pour ce que nous faisons. Cela a été un honneur que de croiser la route de ces personnes.

Alors, avant de vous quitter, merci. Merci à chacune et chacun d’entre vous d’avoir partagé tant de choses avec moi, merci de m’avoir permis de me révéler à moi-même. J’ai réalisé il y a peu que je me sentais parfaitement à ma place et enfin en accord avec mes valeurs.

J’espère que vous prendrez autant de plaisir à lire ce dernier bulletin que j’en ai eu à le préparer pour vous.

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