Il y a presque un an, en décembre 2012, le regroupement pacifique des communautés affectées par le projet minier El Tambor (à une vingtaine de kilomètres de la capitale), faisait face à quelques plus de 2 500 effectifs de la Police Nationale Civile (PNC) venus les déloger, mettant ainsi en évidence le rapport de forces inégal entre la société civile organisée et le gouvernement. Depuis, les attaques, les intimidations et les menaces aux défenseure-es du territoire se succèdent et Yolanda Oqueli, leader du mouvement ne cesse de les dénoncer au niveau national et international.
Dans la nuit du 7 septembre 2013, la PNC a réalisé une descente dans la communauté kaqchikel de San José Nacahuil (municipalité de San Pedro Ayampuc), alors que celle-ci s’occupe elle-même d’assurer sa propre sécurité depuis 2005. Sous prétexte de contrôler les établissements qui débitent de l’alcool, elle fait sortir les personnes présentes dans la rue. Juste après, un groupe lourdement armé fait irruption dans la communauté et ouvre le feu, 11 personnes décèdent et une quinzaine sont blessées. Le mouvement social dénonce les deux événements comme étant liés. Mais, le Ministre de l’intérieur López Bonilla et les médias traditionnels s’empressent d’accuser un règlement de compte entre gangs. Comme à chaque fois, l’exécutif crie à « la guerre des gangs » pour justifier une militarisation du territoire, et dans ce cas, essayer d’étouffer la résistance pacifique de La Puya.