Le matin du 25 août dernier le corps de Leandro Lisandro Guarcax, âgé de 32 ans, artiste maya kaqchiquel, guide spirituel, professeur et chercheur en art pré-hispanique, a été retrouvé sans vie sur la route panaméricaine (traversant le département de Sololá) avec des signes évidents de torture. Lisandro était le coordinateur du Centre culturel Sotz’il Jay de Sololá, faisant le lien entre anciennes et nouvelles générations au travers de la recherche, la récréation et la proposition de danse, musique, poésie et théâtre kaqchiquel. La réaction de la communauté artistique, des organisations de la société civile et de la population a été immédiate. La Coordination de la Convergence Maya Waqib’kej exprimait sa profonde consternation et préoccupation face à ce crime contre « un défenseur des droits collectifs des peuples autochtones à travers l’art » et la Fondation Rigoberta Menchú rappelait que malheureusement cette disparition tragique n’est pas la première dans la famille Guarcax puisqu’en mai 2009, Ernesto et Carlos, cousins de Lisandro, disparaissaient dans les mêmes circonstances. Pour sa part, l’organisation UDEFEGUA (Unité de protection des défenseurs des droits humains) alertait sur la situation de sécurité dans le département de Sololá en proie à une vague de crimes à l’encontre des défenseurs des droits humains depuis 2008. Au courant du mois de Septembre la communauté artistique à rendu un dernier hommage à Lisandro -à Sololá et à la capitale- lors d’un festival intitulé Lisandro Guarcax, tu corazón florece (Lisandro Guarcax, ton coeur fleurit), titre d’un poème de la poétesse maya Rosa Chávez.
Interview de Lisandro sur le travail de Sotz’il Jay : http://www.youtube.com/watch?v=XvUhf5Povrc&feature=related