Le tourisme : une arme utilisée par la dictature de Lucas Garcia

La diminution des revenus provenant du tourisme est un fait indiscutable et, de plus, officiellement reconnu par le secteur privé et le gouvernement guatémaltèques. Le boycottage soumis, dans plusieurs pays, aux propositions touristiques lancées par le gouvernement du général Lucas Garcia ainsi que la continuité de la répression militaire ont amplement contribué à décourager les touristes et ont entraîné des répercussions négatives pour l’Institut Guatémaltèque du Tourisme -INGUAT-. Celui-ci, a annoncé en Octobre dernier qu’il relançait une campagne de grande envergure afin de remédier à la baisse subie par l’économie touristique depuis ces quinze derniers mois.

La campagne pour le tourisme de 1981 dont le financement s’élève à 15 millions de quetzals (un quetzal = un dollar), se déroulera dans le cadre d’activités de publicité internationale promues par la société américaine NEEDHAM & GROHMANN. Le contrat signé par l’INGUAT et la compagnie américaine prévoit la promotion du tourisme guatémaltèque aux Etats-Unis, au Canada et en Europe. La société NEEDHAM & GROHMANN se réserve exclusivité de la planification des manifestations, et de l’édition des brochures, dépliants, etc...

Dans son agenda de 1981, l’INGUAT prévoit d"jà d’assister à 60 manifestations internationales, parmi lesquelles nous retenons celle de la Septième Semaine Mondiale du tourisme et des Voyages qui aura lieu à Paris du 12 au 20 février au Palais des Congrès.

Par conséquent, nous demandons aux Français de protester dès maintenant contre le cynisme du gouvernement du Guatemala qui prétend promouvoir le tourisme dans un pays où on enregistre 30 morts ou disparus par jour, exécutés par les Escadrons de la Mort qui agissent avec la complicité de la police et de l’armée nationales. Lorsqu’on retrouve les corps des victimes, les traces des tortures sont telles qu’ils sont identifiables.

Comme exemples de cette sauvage répression qui s’abat sur le peuple guatémaltèque, nous pouvons citer les cas suivants :

Alaïde Foppa. Photo de Maria del Carmen de Lara
Maria del Carmen de Lara
  • onze membres, dont sept enfants entre six et douze ans, de trois familles paysannes de San Juan Ostuncalco, massacrés par des "inconnus" le 11 novembre 1980.
  • Miriam Alvarez de Roldan et son époux, Leonel Roldan Salguero, tous deux professeurs à l’Université San Carlos, assassinés par le gouvernement à la fin de l’année dernière. Elle a été abattue dans sa voiture alors que son mari a été enlevé. on a retrouvé son corps quelques jours plus tard, au bord d’une route.
  • Alaïde Foppa, écrivain et leader féministe, disparue le 18 décembre 1980. malgré les protestations qui se sont élevées en France, au Mexique et aux Etats-Unis, Alaïde Foppa n’a toujours pas reparu et les autorités guatémaltèques se sont contentées de "déplorer" sa disparition.
POUR LE BOYCOTT DU TOURISME AU GUATEMALA !

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