« Depuis que 33 nouveaux mandats d’arrêt ont été lancés contre des représentants communautaires de la municipalité de Barillas, parmi ceux-ci, quatre femmes, le climat de terreur s’est réinstallé et inquiète toute personne ayant manifesté contre la construction du barrage hydroélectrique de cette localité », déclarait la dirigeante Hermelinda Simón Domingo.
« Ces mesures judiciaires ont été émises par le ministère public de Santa Eulalia, Huehuetenango. La persécution continue, moi, j’ai un mandat d’arrêt, comme d’autres dirigeant-es, accusés de vol aggravé et détention illégale », ajoute t-elle.
Selon Sergio Vives, un des avocats des organisations communautaires, cette persécution pénale est dirigée contre les leaders qui ont revendiqué l’éclaircissement des faits du 1er mai. Ce jour là a été assassiné un dirigeant, ce qui a déclenché une émeute, justifiant l’instauration d’un état de siège. Il s’agit d’un instrument punitif pour criminaliser et désarticuler le mouvement social qui s’oppose à la construction du barrage.
Le journaliste Andrés Cabanas, indiquait dans un de ses derniers essais : « l’état de siège n’est pas une mesure isolée mais une proposition institutionnelle pour un modèle économique et politique déterminé : un coup d’Etat au niveau municipal qui prétend légitimer les gouvernements autoritaires ».
Le journaliste affirme que l’entreprise [espagnole] Hidro-Santa Cruz est incapable de se développer sans avoir recours à la force, et qu’elle a besoin au plus vite de commencer la production [d’électricité] afin d’obtenir un retour sur investissement. Pour cela, elle compte sur le gouvernement, qui voit en Barillas la possibilité de renforcer son modèle « néolibéral militariste ».
Enfin, soulignons que les organisations communautaires considèrent que les personnes détenues le 2 mai sont des prisonniers politiques.
Source : LaCuerda n°158, août 2012