Saúl Méndez et Rogelio Velásquez, leaders sociaux de Santa Cruz Barillas (Huehuetenango), ont été condamnés le 14 novembre dernier à 33 ans et quatre mois de prison pour complicité d’assassinat. Depuis le 27 août 2013, ils étaient en détention préventive, accusés du lynchage de deux personnes le 19 août 2010, bien qu’ils nient toute participation au crime. C’est le dernier épisode d’une persécution politique contre les deux leaders qui vise à fragiliser leur lutte contre deux projets hydroélectriques imposés par l’entreprise Hidro Santa Cruz S.A., filiale de la multinationale espagnole Hidralia S.A. Les mouvements sociaux pour la défense du territoire et l’Unité de protection des défenseur-es des droits humains au Guatemala (UDEFEGUA) clament l’innocence de Méndez et Velásquez et signalent les vices du procès pénal. Les avocats défenseurs ont déjà fait appel en signalant des vices de procédure ainsi que sur le fond de la sentence.
Saúl Méndez et Rogelio Velásquez avait été emprisonnés une première fois avec neuf autres voisins de Santa Cruz Barillas entre le 2 mai 2012 et le 9 janvier 2013, accusés de faits violents ayant eu lieu lors des émeutes provoquées suite au meurtre d’Andrés Francisco Miguel, le 1er mai 2012. Ce dernier aurait été assassiné par deux employés de la sécurité privé d’Hidro Santa Cruz. Les neuf accusés ont été libérés, faute de preuves, tandis que ces arrestations ont été jugées arbitraires par les Nations Unies. Lors de cette première arrestation, Méndez et Velásquez avaient reçu des pressions pour « passer du côté de » l’entreprise Hidro Santa Cruz. Dans le cas contraire, ils se verraient accusés d’un lynchage… celui pour lequel ils viennent d’être condamnés.
La défense des deux leaders a été informée de l’admission du recours par la Salle d’Appel de Huehuetenango : une audience publique devrait avoir lieu dans les prochaines semaines.