Séquestration et détention illégale de trois défenseur-es de CODECA

Le 26 juin dernier, peu après une assemblée communautaire à San Juan Ixcoy, Huehuetenango, trois leaders de CODECA ont été séquestrés : Mauro Vay, Blanca Ajtum et Mariano García. Alors qu’ils terminaient leur déjeuner, cinq personnes, portant des vêtements de paysans, se sont présentées comme étant membres du COCODE (Conseil Communautaire de Développement) de Chiantla et les ont détenus. Quelques heures plus tard, la Police Nationale Civile (PNC) les a pris en charge. D’autres membres de la CODECA ont alors fait appel à la PDH et à la Commission Présidentielle des Droits Humains, leur demandant de garantir la libération de leurs trois camarades, détenus de façon arbitraire. Les différentes conversations tenues avec ces organismes étaient très encourageantes, arguant du fait qu’aucun des membres de CODECA n’était sous le coup d’aucun ordre de capture, ni accusé de quelque délit que ce soit. Pour autant, en arrivant au Commissariat, les 3 leaders en détention ont été accusés par Energuate (filiale d’une entreprise britannique contre laquelle CODECA est en lutte pacifique) de divers délits, engendrant ainsi leur maintien en détention, malgré l’absence de preuves concrètes de la part de l’entreprise.

L’audience en première instance s’est ouverte le 27 juin à Huehuetenango pour les 7 délits suivants : pressions, menaces, attentat, sédition, incitation à la délinquance, escroquerie, atteinte à la sécurité intérieure de la nation. A l’issue de la première journée d’audience, le juge Erick José Castillo a requis la détention préventive pour chacun des trois leaders, en attendant qu’une enquête soit menée pour les deux derniers délits dont ils sont accusés. Le Ministère Public a fixé la caution de liberté conditionnelle à 1 million de quetzals par personne (soit près de 95 000 €).

Le travail de CODECA en faveur des travailleurs des fincas guatémaltèques représente une avancée forte en matière de droits humains et leur détention arbitraire risque d’installer un dangereux précédent pour l’ensemble du mouvement social du pays.

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