Le Guatemala frappé de plein fouet par la tempête Agatha

Deux jours après l’éruption du volcan Pacaya qui a provoqué une pluie de sable volcanique sur toute la capitale à la fin du mois de mai, le Guatemala a souffert des conséquences de la tempête tropicale Agatha, première de la saison cyclonique qui s’annonce beaucoup plus intense que l’année passée, en termes de précipitations. Ces deux catastrophes naturelles ont provoqué une crise alimentaire, politique, économique, énergétique et sociale sur tout le territoire national. Selon la Coordination nationale pour la réduction des désastres (CONRED), la tempête Agatha a provoqué la mort de 172 personnes, 101 disparitions et a fait au moins 344 814 sinistrés. Une dizaine de jours après la tempête, près de 30 000 personnes étaient toujours hébergées dans des centres d’urgence. En plus des victimes, s’ajoutent des milliers de personnes qui restent en situation de risque. Le Gouvernement avait décrété l’État de Calamité Publique et s’en suivirent trois jours de deuil national. Le Guatemala est le quatrième des dix pays les plus vulnérables aux changements climatiques, pour sa situation géographique mais aussi pour des raisons structurelles. Dans un article du Monde Diplomatique (17.06.2010)*, il est expliqué que «  l’analyse situationnelle des tempêtes tropicales au Guatemala démontre que les problèmes fonciers et les inégalités socio-économiques historiques sont à l’origine de phénomènes de détérioration environnementale qui, eux-mêmes, aggravent les dévastations engendrées par les événements climatiques ». Les populations qui vivent dans des habitations inadéquates, dans des zones à hauts risques (à flanc de ravin par exemple) sont les premières victimes des glissements de terrains, et dans ces conditions, viennent s’installer à la ville capitale un grand nombre de paysans fuyant les conditions de misère de la campagne. Le secteur agricole est une fois de plus fortement affecté puisqu’une énorme partie des récoltes, premières ressources du pays a été complètement anéantie, ce qui aggravera la crise alimentaire causée par la sécheresse de 2009 et rend la situation très inquiétante. Le coût économique de la tempête Agatha s’élève encore avec les dégâts sur les infrastructures : des axes routiers importants et 400 ponts ont été gravement endommagés. Sur la côte Sud (département de Retalhuleu), les membres du groupe Pro Justicia Nueva Linda, amis et partenaires du Collectif Guatemala, ont également souffert de la tempête Agatha. Ce groupe en lutte pour la justice occupe de façon permanente, depuis 2004, des tentes – cabanes au toit en feuilles de palmier – au bord de la route, le long de la finca Nueva Linda, de laquelle ils ont été expulsés. La pluie, les vents violents et la chute de grands arbres ont détruit totalement 31 cabanes et d’autres ont été partiellement endommagées. Les pertes totales s’élèvent à environ 8 000 euros. Par chance, selon le représentant du groupe, le jour de la tempête beaucoup de personnes étaient rentrées à leur domicile, et les dégâts sont uniquement matériels. Grâce au soutien des adhérents ayant transmis leurs dons, les amis du groupe de Nueva Linda ont reçu jusqu’à aujourd’hui un total de 600€ du Collectif Guatemala. Cet argent est utilisé pour la reconstruction des cabanes installées au bord de la route et pour permettre de restaurer les conditions de sécurité pour se maintenir dans le campement. D’autres comités de solidarité avec le Guatemala (Autriche, Royaume-Uni, États-Unis) qui participent au projet d’accompagnement international sur le terrain ont également apporté un soutien économique à l’association Pro Justicia.
* « La tempête Agatha dévaste le Guatemala », Le Monde Diplomatique, 17 juin 2010.

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