Défenseurs de Barillas Saúl Méndez et Rogelio Velásquez : la Cour d’appel de Huehuetenango ne confirme pas la condamnation et ordonne le renvoi du cas à Quezaltenango.

Le 29 avril 2015, les défenseurs Saúl Méndez et Rogelio Velázquez, de Santa Cruz Barillas, condamnés en novembre dernier à 33 ans et quatre mois de prison, ont comparu devant la Cour d’appel de Huehuetenango, chargée de se prononcer sur le recours en appel spécial interjeté par les avocats de la défense en décembre 2014.

Saúl Méndez et Rogelio Velásquez, à l’issue de l’audience du 29 avril 2015 (photo : Gustavo Illescas/CMI)

Après avoir écouté les arguments du recours, la magistrate présidente a cité à comparaître les parties pour le 15 mai, audience durant laquelle elle a laissé sans effet la condamnation et ordonné le renvoi du cas à la phase de débat oral devant un tribunal de Quezaltenango. Bien que la demande des avocats de la défense d’annuler la condamnation n’ait pas été acceptée, celle-ci n’a pas non plus été confirmée. C’est pourquoi, jusqu’à ce que le processus arrive à un nouveau verdict, Méndez et Velásquez restent en prison préventive, bien qu’ils ne soient l’objet d’aucune condamnation. Pour les organisations, communautés et personnes qui ont accompagné le cas depuis deux ans, la résolution de répéter le débat dans une autre cour est une grande victoire dans la lutte pour la liberté des deux défenseurs, ainsi qu’une opportunité de régulariser un procès qu’ils caractérisent comme « rempli d’irrégularités ».

Dans leur lecture du recours, le 29 avril, les avocats ont demandé l’annulation de la condamnation illégale prononcée en novembre et la mise en liberté immédiate de leurs clients, présentant de nombreux vices de forme et de fond de la part du Ministère public (MP), tels que : la remise de documents hors du délai consacré à l’enquête, l’utilisation de témoignages contradictoires et le manque de précision quant à la forme précise de collaboration prise par les accusés dans les faits incriminés. Malgré ces plaintes, le procureur a continué à demander une condamnation.

Quand Saúl Méndez et Rogelio Velásquez furent appeler à déclarer, ils affirmèrent une fois de plus qu’ils étaient des défenseurs des droits humains, emprisonnés pour des raisons politiques du fait de leur opposition aux projets extractivistes transnationaux imposés à leurs communautés et demandèrent à pouvoir retourner libres dans leurs familles le plus tôt possible. Carmelia Mérida et Zenayda Mérida, épouses respectives de Rogelio et Saúl, ont exprimé la dure réalité à laquelle elles font face depuis l’absence de leurs époux, ainsi que leur espoir tenace qu’ils soient bientôt libérés.

Durant les jours et semaines autour de ces audiences, diverses organisations civiles solidaires de Saúl, Rogelio et leurs familles ont mené des activités publiques de sensibilisation sur le contexte de criminalisation dans le nord de Huehuetenango. Le 28 avril, s’est tenu à Huehuetenango un forum portant sur le sujet, ainsi que des conférences de presse dans cette ville et à la capitale.

Depuis fin avril, la Plateforme de solidarité avec le Chiapas et le Guatemala, de Madrid, l’un des dix comités membres du projet ACOGUATE, anime une campagne internationale de collecte de signatures pour exiger la liberté immédiate tant de Saúl Méndez et Rogelio Velásquez, que celle des autres défenseur-es emprisonnés dans le nord de Huehuetenango1. L’an dernier, l’ONU et l’Organisation mondiale contre la torture ont déjà exprimé leur préoccupation quant à la nature « arbitraire » de la détention de ces personnes et aux conditions de justice dans lesquelles sont menés les procès en cours.

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